Y le ha soltado, entre todo lo esperable y esperado, esta perla amarilla (tomo la versión de Le Monde pero cualquier versión lingüística da fe.)
Vous n’avez le soutien que de 47,8 % des Catalans. Vous considérez-vous légitimes pour mener cette feuille de route ?
Si nous voulons utiliser les règles du jeu d’un référendum, nous ne devons lire que les votes qui sont dans le camp du oui ou dans celui du non, et respecter les partis qui ne veulent être catalogués ni dans l’un ni dans l’autre. Et si nous calculons ainsi, nous dépassons largement la majorité absolue : 48 % des Catalans ont voté oui et 39 % ont voté non. Nous voulons des règles claires, et donc un référendum. Si l’Espagne accepte d’organiser un référendum, nous sommes disposés à l’écouter à tout moment. *
Traducción exprés:
Pregunta de la periodista:
-No tiene usted apoyo más que del 47,8 % de los catalanes. ¿Consideran que están ustedes legitimados para llevar a la prácticas esa hoja de ruta? [mencionada antes]
Respuesta de Puigdemont, el discalcúlico:
-Si queremos utilizar las reglas del juego de un referéndum, sólo debemos computar los votos que están en el campo de SÍ y los del campo del NO, y respetar a los partidos que no quieren ser catalogados en un campo u otro. Y si calculamos de esta manera, rrebasamos ampliamente la mayoría absoluta: 48% de catalanes votaron SÍ y 39% votaron NO. Queremos reglas claras, y, por tanto, un referéndum. Si España acepta organizar un referéndum, estamos dispuestos a escucharlo en todo momento.
Lo que no se entiende que es la periodista francesa siguieran haciendo preguntas, como si no hubieran oído la respuesta.
*
texto completo en FR.
« Les Catalans ne vont pas attendre cinq ou dix ans de plus »
LE MONDE | • Mis à jour le |Propos recueillis par Sandrine Morel (Madrid, correspondance)
Carles Puigdemont, le président de la Généralité (le gouvernement catalan), est bien décidé à suivre à la lettre et jusqu’à son terme la feuille de route des séparatistes. Il vise la création d’ici deux ans d’une nouvelle chambre dite « constituante », qui serait chargée de soumettre à référendum une nouvelle Constitution créant de fait la République catalane. Que Madrid le veuille ou non.
Vous vous êtes engagé à suivre la feuille de route indépendantiste tout en assurant que vous allez respecter les lois. Comment est-ce possible, étant donné l’opposition de Madrid ?
Cela va être légal parce que les lois dans les démocraties sont approuvées par les parlements. Des élections libres se sont tenues en Catalogne, avec une participation historique. Elles ont élu un Parlement dans lequel la majorité absolue des députés va élaborer des lois. Nous allons continuer ce processus qui est légitimé par le Parlement et les urnes.
Lire aussi : Les nationalistes catalans unis pour la sécession
Que ferez-vous si Madrid s’y oppose par un nouveau recours devant le Tribunal constitutionnel ?
J’ai été élu par le Parlement catalan, pas par le Tribunal constitutionnel, et je dois répondre aux députés catalans. Madrid ne répond pas à nos demandes. Et face à l’absence de propositions politiques, de volonté de dialogue et de négociation, la responsabilité des élus n’est pas d’attendre sans rien faire mais de prendre des décisions dans l’intérêt des citoyens.
Comment en êtes-vous arrivé à ce point de rupture ?
Ce n’est pas un processus qui commence maintenant. Cela fait cinq ans que ça dure – j’oserais dire dix, avec le nouveau statut d’autonomie de 2006, qui fut approuvé au Parlement à Madrid et Barcelone, voté en référendum par les Catalans, mais censuré par le Tribunal constitutionnel.
Notre décision n’est pas quelque chose d’improvisé, que l’on ne voyait pas venir alors que chaque année, des mobilisations ont rassemblé plus de 500 000 personnes en faveur d’un référendum. Si une majorité dit qu’elle veut être indépendante, la realpolitik, le sens de la démocratie imposent la reconnaissance de cette réalité. Et si une société comme la société catalane fait son devoir, organise des élections constituantes, élabore une Constitution et la ratifie en référendum, il ne faut rien de plus.
Pourquoi choisir de claquer la porte de l’Espagne plutôt que tenter de résoudre les questions politiquement ?
Nous n’avons jamais claqué la porte. Nous avons approuvé un statut d’autonomie qui a été censuré, nous avons demandé un pacte fiscal qui a été refusé, tout comme le transfert des compétences pour organiser un référendum. La réponse de Madrid a été de nous envoyer devant les tribunaux. Quand est menée une politique qui remet en question notre propre identité sur des sujets comme la langue ou la culture, alors que nous sommes la troisième région en contribution fiscale mais la quatorzième en retour fiscal, il est normal que nous réagissions, et que nous décidions honnêtement de suivre notre propre chemin. Nous nous sommes engagés à assumer la part de la dette de l’Espagne qui nous incomberait. Nous ne voulons pas non plus nous soustraire de la solidarité territoriale. Mais nous voulons une relation d’égal à égal pour nous réentendre.
Vous n’avez le soutien que de 47,8 % des Catalans. Vous considérez-vous légitimes pour mener cette feuille de route ?
Si nous voulons utiliser les règles du jeu d’un référendum, nous ne devons lire que les votes qui sont dans le camp du oui ou dans celui du non, et respecter les partis qui ne veulent être catalogués ni dans l’un ni dans l’autre. Et si nous calculons ainsi, nous dépassons largement la majorité absolue : 48 % des Catalans ont voté oui et 39 % ont voté non.
Nous voulons des règles claires, et donc un référendum. Si l’Espagne accepte d’organiser un référendum, nous sommes disposés à l’écouter à tout moment.
Pensez-vous pouvoir profiter du blocage politique à Madrid –sans majorité depuis les élections législatives de décembre 2015 – et envisagez-vous de donner votre soutien de manière directe ou indirecte à un candidat ?
Nous ne voulons pas profiter de l’instabilité politique. Il faut qu’il y ait vite un gouvernement solide, pour nous, pour l’Espagne et pour l’Europe, pour faire face aux défis économiques et sociaux. Mais il est évident qu’un gouvernement espagnol pourrait compter sur le soutien des forces majoritaires en Catalogne, s’il s’engage sur la tenue d’un référendum.
Seulement à cette condition ?
Nous ne pouvons soutenir un candidat qui n’envisage pas la tenue d’un référendum. Ce serait une merveilleuse nouvelle pour la société espagnole et pour les gouvernements de l’Union européenne, qui attendent une solution démocratique. Il est évident que la situation de la Catalogne ne passe pas inaperçue. Nous ne cessons d’ailleurs de recevoir des ambassadeurs.
Ne pourriez-vous pas vous satisfaire de la proposition des socialistes du PSOE de réformer la Constitution et d’élaborer un nouveau statut d’autonomie soumis à référendum ?
C’est très surprenant, cette capacité de proposer, depuis Madrid, des choses que personne ne demande ni n’attend. M. Sanchez prône une réforme de la Constitution, mais nous devrions savoir pour faire quoi et avec quelle majorité. De plus, ce serait un processus long, compliqué et laborieux. Nous n’allons pas attendre cinq ou dix ans de plus.
Craignez-vous que l’Union européenne, confrontée au risque du « Brexit », voie d’un mauvais œil vos tentatives de sécession ?
Au contraire. Le « Brexit » démontre la capacité de l’Union à résoudre des conflits à travers la realpolitik, et reflète ce que va être sa réaction face à des situations imprévues : elle s’adapte.
Et face à une possible indépendance de la Catalogne ?
Je suis convaincu qu’elle aurait aussi une capacité d’adaptation saine et intelligente. Je ne vois pas l’UE s’efforcer de retenir des pays plus problématiques et se montrer indolente face à la possibilité que la Catalogne ne fasse plus partie de l’UE.